Test du Yashica Mat 124

30 octobre 2017
Appareil photo argentique moyen format 6x6 Yashica Mat 124

Le Yashica Mat 124 est un des modèles les plus aboutis d’une longue série d’appareils TLR (Twin Lens Reflex) fabriqués par Yashica entre la fin des années 1950 et le milieu des années 1980. Ces appareils, qui cherchaient à concurrencer les Rolleiflex, véritables Rolls du moyen format 6×6, avaient de beaux arguments à faire valoir, au premier rang desquels un prix plus compétitif. Voici l’essentiel de ce qu’il faut retenir sur ce modèle précis.

Le Yashica Mat 124 est un des tous derniers modèles produits par Yashica sur le segment des reflex bi-objectifs. Moins connu, moins côté que le Yashica Mat 124 G, ultime modèle à lui avoir succédé, il en est pourtant très proche et affiche d’ailleurs plusieurs caractéristiques typiques des TLR.

Design et ergonomie

Première caractéristique emblématique des TLR, ce boîtier bi-objectif présente en façade deux objectifs, placés l’un au dessus de l’autre. Celui du dessus sert pour la visée, pour le cadrage et la composition de l’image. Celui du bas est celui qui prend réellement la photo, au sens où il fixe l’image sur la pellicule.

Le Yashica Mat 124 arbore également sur son côté droit une manivelle. Elle sert à avancer le film d’une pose à l’autre et, avec un demi tour en arrière, à armer l’obturateur avant un nouveau déclenchement.

Une grosse molette placée de l’autre côté permet quant à elle de faire le point, la netteté sur le sujet.

Le capot, sur le dessus du boîtier, est orné d’un grand Y (pour Yashica), inscrit dans un cercle. Il s’ouvre vers l’avant pour permettre la visée, qui s’opère à travers un verre dépoli quadrillé par de fines lignes.

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Toutes ces caractéristiques font du Yashica Mat 124 un appareil très proche, au moins en apparence, des Rolleiflex et autres Rolleicord dont il s’inspirait largement et qu’il venait clairement concurrencer. Parce qu’il laisse apparentes certaines parties grises métalliques, il leur ressemble même davantage qu’au Yashica Mat 124 G qui lui a succédé. Ce dernier est en effet presque intégralement noir pour sa part, et fait davantage appel au plastique pour sa construction.

La construction du Yashica Mat, qualitative et robuste, fait que cet appareil est d’ailleurs bien plus qu’un simple Rolleiflex au rabais.

Ce type d’appareils est conçu pour être tenu à deux mains, à hauteur de poitrine. Le photographe ne regarde pas directement son sujet mais baisse la tête, la visée s’effectuant par le dessus. Un mode de visée qui plaît beaucoup à certains photographes pour pratiquer le portrait notamment, puisque le modèle ne sent pas braqué par le photographe et son appareil. Ce système favorise aussi la prise de photos à des hauteurs et sous des angles insolites. En s’accroupissant ou en s’agenouillant, il est aisé de prendre des photos au ras du sol par exemple.

Fonctionnement

Chargement

Le fonctionnement du Yashica Mat n’est pas différent des autres TLR de sa catégorie. Pour charger l’appareil, il faut ouvrir le dos en déverrouillant le loquet situé en bas. Puis placer une nouvelle bobine de film 120 dans la partie basse. Veiller ensuite à ce qu’elle soit bien fixée, et s’assurer d’avoir placé également une bobine vide dans la partie haute. Pour vous assurer qu’elle est stable et ne dévie pas de son axe, faites tourner cette dernière en donnant quelques tours de manivelle.

Tirez sur l’amorce du film et venez l’insérer dans une des fentes de la bobine réceptrice. Faites tourner celle-ci avec la manivelle pour avancer le film, qui commence à s’enrouler autour de la bobine réceptrice. Arrêtez-vous lorsque la flèche située sur le papier couvrant le film coïncide avec la petite flèche verte marquée sur le bord interne de l’appareil, à côté de l’emplacement réservé au film.

Refermez le dos et verrouillez-le, avancez votre film jusqu’à ce que le chiffre 1 apparaisse dans le compteur de vues présent en haut du côté droit du boîtier. Donnez ensuite un demi tour de manivelle en arrière, et l’appareil est prêt pour la première vue.

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La cellule

Le Yashica Mat 124 G est équipé d’une cellule. Celle-ci fonctionne avec une pile de type PX625 (LR9). La cellule est active dès que l’on ouvre complètement le capot sur le dessus de l’appareil, et que le viseur se déploie.

Commencez par régler la sensibilité du film à l’aide de la molette discrète qui se trouve en haut, sur le côté droit de l’appareil. Les valeurs défilent à travers une petite fenêtre, de 25 à 400 iso.
La cellule va vous donner une indication globale quant à la lumière éclairant le sujet placé dans l’axe de l’appareil. Si vous souhaitez davantage de précision, mieux vaut vous fier à une cellule à main.

Réglage de l’exposition : ouverture du diaphragme et vitesse d’obturation

La cellule vous donne une indication à l’aide d’une aiguille rouge, qui se positionne dans une jauge visible sur le dessus du boîtier. Mais elle ne règle pas l’exposition à votre place. L’appareil photo est entièrement manuel en effet, et c’est à vous qu’il revient de sélectionner une ouverture de diaphragme et une vitesse d’obturation.
Ces deux valeurs se règlent à l’aide de petites molettes placées en façade, et que l’on peut facilement faire tourner dans un sens ou l’autre avec ses pouces, lorsque l’on tient le Yashica Mat 124 en mains.

En tournant ces molettes, une seconde aiguille, plus large et jaune, se terminant en forme de U, évolue dans la jauge. Si vous souhaitez suivre l’indication de la cellule, vous allez chercher à aligner les deux aiguilles, ou à les superposer. Plusieurs couples diaphragme/vitesse s’équivalent. Par exemple, si les aiguilles concordent pour une exposition à f/5,6 et 1/250s, elles concorderont aussi à f/8 et 1/125s ou à f/4 et 1/500s. Vous devez donc réfléchir, en donnant la priorité à l’ouverture ou au temps de pose qui vous intéressent le plus. Avec le Yashica Mat 124, les ouvertures s’échelonnent de f/3,5 à f/22. Et les vitesses de déclenchement vont de 1s à 1/500s. Sans oublier l’indispensable pose B.

Pour toute cette étape de définition de l’exposition, vous êtes libre de ne pas tenir compte de la cellule et pouvez choisir de régler votre exposition sans tenir compte du tout de ces aiguilles. Pour être bien clair, la pile ne sert d’ailleurs qu’à alimenter la cellule. Celle-ci étant optionnelle, l’appareil reste donc parfaitement fonctionnel sans batterie.

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La visée

La visée s’opère en relevant le capot, sur le dessus de l’appareil. L’image apparaît alors sur le verre dépoli. La surface carrée est relativement grande, mais pourtant assez terne. Un trait qui semble malheureusement commun à tous les TLR.

Une pression sur le capot, dans sa position relevée, permet de rabattre une grosse loupe au dessus du verre dépoli. Et de voir plus en détails la partie centrale du cadre. C’est un bon moyen de gagner en précision pour affiner sa mise au point. La netteté se fait justement à l’aide d’une grosse molette placée en bas sur le flanc gauche de l’appareil. Tournez-la dans un sens ou l’autre et vous verrez la zone de netteté se déplacer sans le viseur, du premier plan au dernier plan, ou vice versa.

Les puristes, et tous ceux qui n’ont pas le temps de rester plantés les deux pieds ancrés dans le sol pour ajuster une mise au point millimétrée, peuvent aussi se fier aux inscriptions placées sur la molette et autour de celle-ci sur l’appareil. Elle donne des indications précises sur l’étendue de la zone de netteté, en fonction de du diaphragme retenu.

La distance minimale de mise au point est de 90 cm. Vous pouvez toutefois utiliser un Rolleinar pour réduire cette distance et effectuer des vues rapprochées. Les rolleinars sont des lentilles de close up qui se fixent sur les objectifs des TLR 6×6. Le Yashica Mat 124 accepte les accessoires en baïonnette 1.

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Déclenchement, avancement du film et armement de l’obturateur

Le déclencheur est accessible avec le pouce ou l’index de la main droite, lorsque l’on a l’appareil en main. Un petit verrou, qui pivote sur son axe, prévient tout déclenchement accidentel lorsqu’il est mis en position L (lock).

Après chaque déclenchement, vous devrez donner un tour de manivelle vers l’avant, puis reculer d’un demi tour vers l’arrière. Cela permet d’avancer le film jusqu’à la prochaine vue et d’armer dans le même temps l’obturateur.

Verdict

Le Yashica Mat 124 G est souvent proposé à des prix plus bas que le Yashica Mat 124 G, alors que les deux appareils sont très proches l'un de l'autre.

Le Yashica Mat 124 est souvent proposé à des prix plus bas que le Yashica Mat 124 G, alors que les deux appareils sont très proches l’un de l’autre.

Les Yashica Mat 124 jouissent d’une excellente réputation dès qu’il s’agit de s’équiper d’un appareil moyen format pour un budget restant raisonnable. Leur côte a grimpé en flèche depuis quelques années sur le marché de l’occasion. Le Yashica Mat 124 G, modèle final de la série de TLR produits par la firme nippone, est particulièrement touché par ce phénomène.

Le Yashica Mat 124, une des toutes dernières itérations de cette série d’appareils, reste un modèle souvent plus abordable. Pour cette raison, il représente une très bonne option pour qui souhaite s’essayer au joies du format 6×6 avec un appareil bi objectif.

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Avantages et inconvénients du Yashica Mat 124

On aime

  • Réglage de l’exposition simple et efficace
  • Cellule intégrée
  • Peut fonctionner sans pile
  • Excellent rapport qualité / prix

On aime moins

  • Viseur terne, comme sur tous les TLR
  • Qualité d’image surtout intéressante à partir de f/8

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8 commentaires

  1. « La cellule est active dès que vous retirez les cache objectifs », faux…la cellule s’active lorsque l’on déploie le viseur et pas quand on enlève les caches objectif et la cellule ce désactive a la fermeture du viseur…le tout grâce a un petit contacteur a lame situé derrière la tôle a auteur du porte accessoires (au dessus a gauche de la mollette de mise au point)

    1. Bonjour,
      J’ai vérifié ce matin même, en sortant mon Yashica de son tiroir, et vous avez tout à fait raison. Je vais rectifier ce point.
      Merci.

  2. J’ai eu longtemps un Yashica mat 124 dont la diffusion fut importante car bien moins cher qu’un Rolleiflex. Je suis assez d’accord sur les points faibles et les points forts mais j’insisterai sur la fragilité de la cellule, mal protégée des agressions extérieures, humidité, poussières etc. La mienne a subi deux révisions puis elle a fini par lâcher. Les objectifs Yashica ont des performances inférieures aux Tessar/Xénar, ce qui fait que les auxiliaires optiques télé et GA, pourtant tentant dégradent les images. Il n’a pas le système de correction de la parallaxe de la plupart des Rolleiflex er Rolleicord. La qualité de fabrication des Yashica Mat est variable. A part cela, j’ai fait une centaine de rouleaux avec et j’en étais satisfait. Belles diapositives en couleur.

  3. Bonjour! Savez vous s’il est possible de mettre une 32 poses dans le Yashica 124? Je sais que c’est normalement soit 12 soit 24 mais au cas où…merci par avance, Elodie.

    1. Bonjour Elodie,
      Le Yashica Mat 124 n’accepte que des bobines de film 120, pas de film 135 en format 36 poses.
      Désolé !
      Romain

  4. Elodie n’a pas tout à fait tort : il y eut la série 635 qui avec un adaptateur pouvait recevoir du film 35mm en plus du 120.

  5. Heureux possesseur de Yashica Mat 124 / Yashica Mat 124 G / Rolleiflex 3.5 B, je peux vous en donner une impression comparée :

    Clairement le Rollei fait plus solide, charnière arrière, système de fermeture capot supérieur, plus souple à la mise au point, tout sonne un peu plus sérieux. Mais juste UN PEU. Pour qui n’a pas les deux sous la main au même moment, le Yashica n’a pas à rougir du tout.

    Ajoutons que la visée est Beaucoup plus claire sur un yashica que sur un rollei première gen, (ce Rollei est de 1954 quand le Yashica est de 1968)

    Avantage au Rollei en revanche, la mise au point est plus proche et l’angle un poil plus large, plus le Rollei a un correcteur de parallaxe quand on mise au point court…

    Et je ne suis pas d’accord sur l’écart de qualité optique, probablement paracerque je n’ai pas encore mis la main sur un 2.8 F mais difficile de me souvenir en regardant les photos avec lequel j’ai pris quoi…

    Concernant les Rollei, entre le 124 et le 124 G, il n’y a pas photo une seconde : oubliez le G !

    Le 124 est plus beau, plus metalique, donne une sensation plus solide et la seule différence est la présence d’or (d’ou G de Gold) sur le contacteur de cellule… autant dire…. je ne sais pourquoi aujourd’hui la cote privilegie le G qui clairement est en dessous du non G quand on pose les deux côtes à côtes.

    Si je devais en conseiller un, je pense que ce serait un Yashica mat 124 en parfait état abordable plutot qu’un rollei bcp plus cher et qui pour moi ne fait pas vraiment la différence.

    Même en Boboitude pour frimer posé sur une table au café, le Yashica fait totalement le boulot.

    Après pour l’histoire, pour l’objet, c’est sur qu’un Rollei…. mais pour la photo, 124.

    1. Merci JR ! C’est un avis qui s’entend et se défend tout à fait.
      Le Yashica Mat 124 G semble en effet un plus prisé que le Yashica Mat 124, sans que l’on sache trop pourquoi…

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