Voici un bien curieux appareil que ce petit Olympus Pen EE. Il faut dire que ce modèle cumule plusieurs particularités : demi format, look atypique, encombrement réduit… il ne fait presque rien comme les autres, et son charme n’appartient qu’à lui.
Sommaire
Un peu d’histoire et de contexte
L’Olympus Pen EE est sorti au début des années 1960. A cette époque, les constructeurs d’appareils photos, pris d’un élan créatif, mettent sur pied quelques modèles d’appareils particuliers, les demi-formats. Ces appareils, au lieu de prendre des poses au format 36×24 sur du film 35mm, prennent des photos au ratio 18×24 ! Ils prennent donc deux photos là où les appareils classiques en prennent une seule.
Conséquence directe : les demi-formats doublent la capacité de prise de vues des pellicules photos. Une pellicule de 36 poses permet ainsi de prendre 72 photos.
Avec cet argument, les marques pensent convaincre une audience soucieuse de faire des économies. Mais les appareils demi-formats ne rencontrent pas franchement le succès escompté… Dans les années 1960, le grand public ne prend que peu de photos. On est encore loin de l’ère numérique et de l’apparition du mode rafale, des cartes mémoires qui permettent tous les excès, ou des smartphones toujours sous la main qui permettent d’immortaliser tous les instants.
Pour une très large majorité de personnes à cette époque, venir à bout d’une pellicule de 36 poses prend déjà du temps, alors compléter une pellicule de 72 poses s’avère franchement contraignant…
Design de l’Olympus Pen EE
L’Olympus Pen EE se distingue par sa compacité. Il fait clairement office de poids plume et se laisse facilement embarquer dans une poche de veste ou de blouson. L’appareil n’en présente pas moins pour autant un aspect robuste et solide, qui sent bon la qualité de fabrication.
Outre sa petitesse, ce qui saute tout de suite aux yeux, c’est son objectif, cerné par une cellule au sélénium, qui lui donne un savoureux look vintage. Le constructeur a retenu un coloris kaki militaire pour le corps du boîtier. Peu courant à l’époque pour un modèle destiné au grand public, ce choix confère à lui seul une certaine originalité au modèle.
Sur le dessus de l’appareil, on retrouve à droite le compteur de vue. Son apparence assez saugrenue rappelle presque celle d’une boussole. Il se règle manuellement, après avoir chargé un nouveau film.
Le déclencheur, placé à proximité, est si discret que sa localisation lors de la première prise en main n’est pas si évidente. D’ailleurs le son du déclenchement est lui-même d’une discrétion surprenante, presque aussi léger que le bruissement de feuilles produit par un ninja en mission, bondissant d’un arbre à un arbre dans les bois.
A l’autre bout de l’appareil, on retrouve la manivelle pour rembobiner le film, nettement plus classique quant à elle.
Sur le dessous du boîtier, se trouvent le pas de vis pour placer l’appareil sur trépied, et le levier qui permet de verrouiller/déverrouiller tout le bas de l’appareil.
Le dos est assez épuré. On n’y trouve que la molette d’avancement du film, et le viseur. Ce dernier, vertical, décontenance d’emblée ceux qui ne sont pas encore essayé au demi format. Il est clair, ne contient en fait qu’un rectangle blanc qui vous guide pour composer votre image.
Fonctionnement de l’Olympus Pen EE
La prise en main de l’Olympus Pen EE est d’une simplicité extrême puisque le photographe n’a la main que sur très peu de paramètres.
L’étape la plus délicate consiste peut-être à charger son film dans l’appareil. Pour cela il faut dévisser le bas de l’appareil, qui se désolidarise complètement de la partie haute du boîtier. On y place sa pellicule et on tire l’amorce du film pour la mettre en place, avant de refermer et revisser le tout.
On indique à l’appareil, à l’aide d’une bague située autour de l’objectif, quelle est la sensibilité du film. L’étape suivante, assez inhabituelle pour le coup, consiste à régler le compteur de poses sur le dessus de l’appareil.
Une fois ces deux étapes passées, l’Olympus Pen EE se trouve prêt à l’emploi. Composer votre image, déclencher, avancer votre film pour réarmer l’obturateur… C’est à peu près tout ce qu’il vous reste à faire.
L’appareil se charge de tout pour l’exposition grâce à sa cellule au sélénium, qui permet d’ailleurs de faire l’économie d’une pile.
Les cellules au sélénium ont la réputation de disposer d’une bonne durée de vie, pour peu que l’appareil soit conservé dans un endroit à l’abri de la lumière quand il n’est pas utilisé. Dans mon expérience, ces cellules vieillissent plutôt bien, et même souvent mieux que les cellules qui équipent mes appareils télémétriques.
Aucune information quant aux paramètres d’exposition n’est disponible dans le viseur, en dehors du signal de sous-exposition éventuel.
Si la lumière est insuffisante, une petite vignette rouge apparaît en effet dans le viseur et le déclenchement se bloque. Ce fonctionnement est d’ailleurs équivalent à celui de l’Olympus Trip.
Vous n’avez pas à sélectionner une plage de mise au point, comme sur ce dernier. Veillez simplement à respecter une distance d’au moins un mètre entre vous et votre sujet.
L’Olympus Pen EE se situe à 100% dans la lignée des appareils point and shoot !
L’Olympus Pen EE est équipé d’une focale de 28mm. L’objectif ouvre de f/3,5 à f/22. L’obturateur déclenche à 1/30 ou bien à 1/250 seconde, en fonction de la lumière ambiante.
Bon alors ne vous attendez pas à prendre des photos au piqué incomparable. L’Olympus Pen EE ne brille pas par la qualité des images qu’il délivre.
Verdict
L’Olympus Pen EE se présente comme un appareil compact ultra simple d’utilisation, que l’on appréciera pour son caractère singulier.
Cet appareil original, économe, robuste et compact, peut être un excellent compagnon de voyage pour peu que vous ne soyez pas trop regardant sur la qualité des images. Sa compacité et sa capacité à doubler le nombre de poses sur une pellicule peuvent par exemple en faire un allier de choix pour les voyageurs qui souhaitent embarquer avec eux un petit compagnon argentique peu coûteux.
Un commentaire
Modolo
bonjour, sur les réglages : nous sommes bien d’accord, soit on cale sur les isos de la pellicules, ou l’ouverture du diaphragme, ce n’est pas QUE pour le flash ?
merci 😉