Test du Sprocket Rocket (Lomography)

7 février 2017
Appareil Photo Sprocket Rocket de Lomography

Un bon nombre des appareils de Lomography se veulent excentriques, voire complètement déjantés. Le Sprocket Rocket ne fait pas exception à la règle. Sa particularité à lui est de cumuler deux caractéristiques pour le moins originales. D’une part les images qu’il produit sont ultra panoramiques, et d’autre part elles sont exposées sur la totalité du négatif, jusqu’autour des petits trous situés sur les bords haut et bas des pellicules. On vous dit tout sur le fonctionnement de cet appareil et sur ses possibilités, à travers quelques exemples d’images.

Design

Le Sprocket Rocket, presque exclusivement composé de plastique, présente une forme allongée qui fait écho au format d’image qu’il produit, très panoramique. L’appareil est disponible dans le classique coloris noir, qui lui confère une apparence un brin austère. Mais on lui préférera nettement un des multiples coloris très flashy, qui lui donnent une allure beaucoup moins sérieuse, et lui permettent d’assumer complètement son rôle de toy camera.

Le déclencheur, très particulier, est placé juste à côté de l’objectif et prend la forme d’un levier qu’il faut baisser.
Le viseur ne permet bien sûr qu’un cadrage approximatif, vous aurez parfois la vague impression de regarder à travers un fond de bouteille en étant saoul.

Fonctionnement

Le Sprocket Rocket utilise le classique film 135. Le modèle est construit autour d’un objectif 30 mm grand angle et les images qu’ils produit sont très panoramiques. A chaque déclenchement, l’appareil prend en effet une image équivalente à une longueur de deux poses sur une pellicule de 135. C’est à dire qu’avec une pellicule de 36 poses, vous ferez 17 ou 18 poses environ.
Avec le Sprocket Rocket, l’intégralité du film est exposée : l’image apparaît même autour des petits trous (sprockets en anglais) situés sur les bords haut et bas de la pellicule et qui servent à entraîner mécaniquement le film une fois chargé dans l’appareil. Ces trous font donc partie intégrante de l’image finale, témoignent du côté argentique de celle-ci, et font la joie des amateurs de l’approche lomo, à la recherche d’un rendu original.

Le dos du Sprocket Rocket se retire complètement pour pouvoir charger la pellicule.

Le dos du Sprocket Rocket se retire complètement pour pouvoir charger la pellicule.

Le dos se déclipse en deux endroits pour charger la pellicule ou la retirer après rembobinage. Deux molettes situées sur le dessus de l’appareil, placées chacune à une extrémité, permettent de faire avancer ou de rembobiner le film à votre guise. Vous pouvez toutefois suivre les indications d’un compteur de vues qui s’incrémente à mesure que vous avancez votre pellicule et vous indique à quel endroit de votre film vous vous situez. Le déclencheur n’est jamais bloqué mais opère à tous les coups : vous n’avez pas besoin d’avancer le film pour qu’il soit prêt. Cette sécurité que l’on retrouve sur la plupart des appareils photo n’existe pas avec le Sprocket Rocket.

L’appareil vous permet donc de réaliser des doubles expositions et même des expositions multiples, et on peut clairement dire qu’il a tendance à les favoriser. C’est en effet à vous de vous rappeler si la vue en cours a déjà été exposée ou pas, et de bien penser à avancer le film après la prise de vue.

Double exposition avec le Sprocket Rocket.

Double exposition avec le Sprocket Rocket.

Recommandations pour tirer le meilleur parti du Sprocket Rocket

Le format panoramique et l’exposition sur l’intégralité du film sont bien sûr séduisants et les possibilités sont nombreuses avec cet appareil, mais avant de vous lancer vous devriez prendre en compte quelques points essentiels.

Les bords de l’image sont sujets au vignettage, et varient du franchement flou au carrément dégueulasse, aussi il est recommandé de centrer le sujet principal dans le cadre.
Attention à l’effet de parallaxe lorsque vous sélectionnez la distance de mise au point 0,60 m – 1 m. Cadrez largement au dessus de votre sujet, sans quoi celui-ci sera franchement coupé sur votre image.

En couleur comme en noir et blanc, optez pour des films qui ne demandent pas une grande rigueur d'exposition mais sont au contraire assez souples.

En couleur comme en noir et blanc, optez pour des films qui ne demandent pas une grande rigueur d’exposition mais sont au contraire assez souples.

Privilégiez l’utilisation de films de 400 iso avec cet appareil, car son objectif peu lumineux se conjugue mieux avec une sensibilité de film élevée. Ils vous offriront une meilleure souplesse, sont plus tout terrain, et si vous photographiez dehors par beau temps, optez pour des pellicules qui encaissent assez bien la surexposition, la Kodak Trix 400 pour le noir et blanc, ou la Portra 400 pour la couleur (certains puristes vont me jeter des cailloux en me voyant conseiller ce film de qualité pour une toy camera) sont de bonnes candidates. Les pellicules qui exigent une exposition précise sont au contraire à prescrire, je pense par exemple aux films TMax 100 et 400, toujours chez Kodak.

Le Sprocket Rocket se prête bien à la double exposition et est un bon choix pour expérimenter certains films. Ici un essai avec une pellicule Redscale de Lomography.

Le Sprocket Rocket se prête bien à la double exposition et est un bon choix pour expérimenter certains films. Ici un essai avec une pellicule Redscale de Lomography.

Enfin, et avant tout, il y a définitivement un point à prendre en compte avant de faire l’acquisition de cet appareil : la plupart des labos photos ne pourront pas par défaut vous proposer des tirages de vos photos faites au Sprocket Rocket. Les agrandisseurs classiques ne sont pas conçus pour s’adapter à un format de photo aussi particulier, et le scan va demander de même un certain niveau d’adaptation. Sauf à discuter et négocier avec votre photographe/labo photo, qui va devoir faire du sur-mesure pour une prestation dont le prix peut très vite se révéler dissuasif, vous allez devoir vous débrouiller par vous-même pour exploiter vos images, les avoir sur écran ou sur papier. Dans la plupart des cas, le plus simple est de confier au labo le développement du film, seulement.

Une fois votre négatif récupéré, vous en faites quoi ? Eh bien vous le scannez (vous avez donc un scanner photo), et ne pensez même pas utiliser les passes-vues par défaut livrés avec votre scan, ils ne sont pas conçus pour exploiter l’espace autour des trous des négatifs. Pour scanner ceux-ci dans leur intégralité vous devrez faire sans passe-vues, ou bien utiliser des passe-vues tels que ceux vendus par Lomography, les Digitalizer. On le voit, la récupération et l’exploitation des photos faites au Sprocket Rocket recouvre quelques contraintes importantes…

Verdict

Ces dernières notes pourraient dresser un portrait peu favorable du Sprocket Rocket et pourtant, l’appareil ne manque pas de charme. Il faut garder à l’esprit la perspective lomo dans laquelle se situe l’objet, déclencher sans trop se prendre la tête et miser sur la surprise, sur l’originalité des images au bout du compte. De ce point de vue il est clair que les photos faites avec cet appareil offrent quelque chose d’unique.

Sprockets, image panoramique, bords flous et vignettage prononcé... voilà la recette du Sprocket Rocket.

Sprockets, image panoramique, bords flous et vignettage prononcé… voilà la recette du Sprocket Rocket.

Avantages et inconvénients du Sprocket Rocket

On aime

  • Un look et un format d’images uniques
  • Images avec sprockets !
  • L’absence complète de garde fou qui offre une très grande liberté…

On aime moins

  • … liberté sans bornes qui peut du coup aboutir à de nombreux ratés
  • Il vaut mieux être équipé d’un scan pour pouvoir exploiter pleinement vos images
  • Le prix plutôt élevé

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