Test du Diana F+ (Lomography)

11 février 2017
Appareil photo Diana F+ de Lomography

Un des modèles fétiches de Lomography depuis que la marque l’a réédité à la fin des années 2000, le Diana F+ est souvent cité parmi les appareils qui permettent de s’essayer à la photo argentique et au moyen format. Tout comme le Holga, le Diana F+ ne se prend pas au sérieux mais multiplie au contraire les chances d’obtenir des photos que les uns trouveront pleines de charmantes imperfections, et que les autres trouveront franchement ratées. Voici l’essentiel de ce qu’il faut savoir sur le Diana F+ ainsi que quelques conseils pour tirer le meilleur parti de cet appareil.

Design et ergonomie

Le Diana F+ est un boîtier tout en plastique ou presque. Corps de l’appareil, déclencheur, obturateur, jusqu’à la lentille de l’objectif, tout est fait dans cette manière pas bien noble et c’est d’ailleurs ce qui fait du Diana l’exemple type du toy camera.
Le Diana F+ est un boîtier compact et léger (un avantage du tout en plastique !). Ses dimensions modestes contribuent également à faire de lui un boîtier peu encombrant.

Modèle phare dans la gamme d’appareils Lomography, le Diana F+ fait l’objet de variations infinies. Il est disponible dans de multiples éditions, avec d’innombrables déclinaisons sur les coloris, les combinaisons de couleurs ou encore les illustrations qui recouvrent le boîtier. Ces éditions, dont le niveau de rareté peut varier dans des proportions importantes, portent toutes des noms évocateurs.

Le Diana F+ est un appareil moyen format 6×6, qui utilise des films 120. Ceux-ci sont moins courants que les classiques films 135 mais se trouvent néanmoins sans difficulté dans les boutiques photos spécialisées ou sur internet. Le Diana F+ produit sur ces grands négatifs des images carrées.

Utilisez les colors gels sur le flash du Diana F+ pour obtenir des effets dans le pur style Lomo.

Utilisez les colors gels sur le flash du Diana F+ pour obtenir des effets dans le pur style Lomo.

Le dos du boitier se désolidarise complètement du corps une fois qu’on l’a déverrouillé en poussant le loquet situé sous le Diana. Une fois le dos retiré, l’intérieur de l’appareil est accessible. On peut alors charger une nouvelle pellicule, qui se loge sur la gauche. Sur la droite, il faut clipser une bobine vide qui sera la bobine réceptrice. Après la prise de vue on retire de nouveau le dos pour récupérer sa pellicule, sur la droite.

Sur le dessus de l’appareil, on retrouve sur la droite une molette qui permet d’avancer le film et de passer à la vue suivante (ah, le bruit de la roue crantée en plastique, c’est quelque chose !). Sur la gauche se trouve une prise pour le flash. Au dos, une petite fenêtre qui vous indiquera à quelle pose sur le film vous vous situez.
Le déclencheur -un levier que l’on abaisse- ainsi que les quelques commandes donnant un contrôle sur l’exposition se situent sur l’objectif lui-même. On y vient.

Réglages du Diana F+

Ne faites pas l’erreur de croire que le Diana F+ est un appareil facile à prendre en main pour les débutants. Il n’y a rien qui fonctionne de façon automatique sur cet appareil, et si vous voulez éviter de vous retrouver avec des photos complètement ratées et sans aucun intérêt, il vous faudra réfléchir un minimum à votre prise de vue et opérer quelques choix en conséquence. Cet appareil vous laisse en effet la main sur trois types de réglages : l’ouverture de diaphragme, la zone de netteté, la vitesse de déclenchement.

Ouverture de diaphragme

Derrière les quelques pictos enfantins situés sur la bague de sélection autour de l’objectif se cachent différents réglages d’ouverture de diaphragme :

  • Nuage : ouverture de diaphragme de F/11
  • Soleil caché derrière un nuage : ouverture de diaphragme de F/16
  • Plein Soleil : ouverture de diaphragme de F/22
  • Le dernier picto est associé à la fonction Pinhole. Pour utiliser celle-ci il faut dévisser (ou pas d’ailleurs ! A vous de voir) l’objectif du Diana et le retirer. En mode Pinhole, l’ouverture est ultra-réduite, et correspond approximativement à f/150. Avec une ouverture aussi petite, il vous faut stabiliser l’appareil pour une pose longue. On bascule ici dans le pur expérimental.

Réglage de distance

Inutile de chercher la netteté absolue avec le Diana F+. Le boîtier vous laisse néanmoins sélectionner une plage de netteté parmi les trois suivantes :

  • 1 à 2 m
  • 2 à 4 m
  • De 4 m à l’infini

Sélectionner l’une ou l’autre de ces distances n’aura strictement aucune incidence sur ce que vous verrez à travers le viseur. A vous d’estimer au mieux la distance qui vous sépare de votre sujet.

Vitesse d’obturation

Ici, le Diana F+ fait dans le binaire. Vous avez le choix entre un réglage N et un réglage B. Le premier vous donnera un déclenchement d’environ 1/60s, le second correspond à un mode Bulb. Il s’agit d’une pose longue et lorsque vous avez choisi ce mode, le diaphragme restera ouvert tant que vous maintiendrez le déclencheur baissé. Mieux vaut alors fixer au mieux votre appareil sur trépied pour lui assurer un maximum de stabilité.

Des accessoires à la pelle

Une des particularités du Diana F+ est de disposer d’un très grand nombre d’accessoires. Il sont divers et variés, excentriques pour certains. On y trouve une multitude de compléments optiques, mais aussi un dos instantané transformant le Diana F+ en appareil photo polaroid : l’Instant Back. Le Diana F+ accepte alors les films Instax Mini de Fujifilm. Et ça marche !

Le Diana Instant Back transforme votre Diana F+ en appareil photo instantané fonctionnant avec les films Instax Mini. Rien que ça !

Le Diana Instant Back transforme votre Diana F+ en appareil photo instantané fonctionnant avec les films Instax Mini. Rien que ça !

S’il ne devait en rester qu’un…
L’accessoire le plus répandu, le plus indispensable sans conteste, est le flash qui permet de faire la lumière en intérieur notamment, où le Diana F+ n’est pas franchement avantagé avec son ouverture de diaphragme maximale de f/11. Le flash est vendu avec une série de fines lamelles de couleur (les color gels) qui se plaquent sur celui-ci pour teinter la lumière de l’éclair, ce qui apporte une touche créative à vos images. Si vous ne deviez posséder qu’un seul accessoire, ce serait celui-là. En fait, vous ne devriez même pas acheter l’appareil sans prendre le flash avec.

Conseils et astuces

Avec le Diana F+ vous comptez sur de petit défauts tels que des fuites de lumière, un flou plus ou moins artistique, un fort vignettage pour apporter une touche séduisante à vos images. Si vous ne faites pas attention, certaines erreurs peuvent en revanche ruiner complètement votre prise de vue sans que vous ne vous en rendiez compte, et n’aboutir qu’à des photos ratées. C’est le cas de problèmes liés au cadrage ou à l’exposition par exemple.

Autant des images comprenant quelques défauts (fuites de lumière, flou artistique) peuvent être sympas, autant certains types de défauts ne pardonnent pas, et retirent littéralement tout intérêt à vos photos. Pour éviter les erreurs fatales avec cet appareil il vous faut prendre en compte les points qui suivent.

Attention à l’effet de parallaxe

Sur le réglage de distance le plus court, 1-2 mètres, l’effet de parallaxe est maximal. En gros et pour faire simple, ce que vous voyez à travers le viseur ne correspond pas du tout au cadrage final de votre photo, à l’image fixée par l’appareil sur la pellicule. Pour ne pas couper le haut de votre sujet, visez largement au dessus de celui-ci. Si par exemple vous prenez une personne se trouvant à un mètre de votre appareil, cadrez très au dessus de sa tête pour évitez de couper celle-ci. Si vous enfreignez cette règle, vous allez vite comprendre le problème en découvrant les premières images obtenues.

Une double exposition. Sur des distances relativement courtes, cadrez assez largement au dessus de votre sujet sinon vous risquez de le couper. Remarquez au passage le vignettage ultra-prononcé.

Une double exposition. Sur des distances relativement courtes, cadrez assez largement au dessus de votre sujet sinon vous risquez de le couper. Remarquez au passage le vignettage ultra-prononcé.

Bien choisir ses films

Évitez d’utiliser avec cet appareil des films nécessitant une grande justesse d’exposition. Privilégiez d’ailleurs des pellicules qui encaissent bien la surexposition. La Portra 400 pour la couleur, ou la TriX 400 pour le noir et blanc forment de bons candidats, par exemple, eu égard à ce critère. Je vois déjà certains d’entre vous ramasser une poignée de cailloux pour me les jeter, en me voyant encourager certains à gaspiller un bon film comme le Portra 400 avec un appareil Lomo aussi cheap…

Gare aux expositions multiples accidentelles

Le déclenchement n’est jamais bloqué (il suffit de déclencher deux fois ou plus d’affilée) et si vous ne vous fixez pas une règle, ou ne notez pas dans un coin de votre tête si vous avez déjà exposé la pose en cours, vous risquez de faire une double exposition ou même une exposition multiple. Mais on peut au contraire concevoir cela comme un avantage, et faire du Diana F+ un objet d’expérimentation. Cet appareil est d’ailleurs idéal pour tester certains films de Lomography comme le film Redscale, qui se prête bien aux expositions multiples.

Verdict

Pourquoi choisir le Diana ? Cet appareil vous laisse mine de rien une sacrée liberté et s’avère bien plus exigeant qu’on pourrait le croire au premier abord. S’imposer une séance avec lui pour seul compagnon relève presque du challenge photographique. Il est difficile d’anticiper sur le rendu des images que l’on va prendre, sur les erreurs que l’on ne manquera pas de faire.
Tous ceux qui lui vouent un culte vous diront que cela fait justement partie de son charme.

Avantages et inconvénients du Diana F+

On aime

  • Un éventail très large d’accessoires
  • L’embarras du choix dans les éditions
  • Une grande liberté laissée à l’utilisateur

On aime moins

  • Aucun garde fou ou presque
  • Apprentissage qui donne lieu à de nombreuses erreurs

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